J’ai lu dans un article rédigé par une « féministe » que le " Cosi fan tutte " opéra de Mozart, est misogyne - qu’il devrait plutôt se titrer " Comme ils font tous "
Cette ineptie, une fois encore, s’inscrit dans la logique d’une idéologie de la victimisation des femmes que dénonçait dès 2003 Élisabeth Badinter dans son livre " Fausse route " *1
*1 - Non, les femmes ne sont pas toutes les victimes - passées, présentes ou à venir - des hommes.
Non, les dissemblances entre les sexes ne sont pas plus grandes que leurs ressemblances.
Non, insiste-t-elle, nous ne sommes pas une espèce fragile à protéger à grand renfort de quotas.
Et de s'indigner contre l'imagerie doloriste dessinée par le lamento des féministes: " On s'intéresse moins à celle qui réalise des exploits qu'à la victime de la domination masculine, …. écrit-elle. – Fin de citation -
Il suffit de le vérifier sur mes blogs - à longueurs d’années, je renvoie le lecteur à la parole des femmes émancipées ou éprises de liberté qui partout dans le monde montrent que la liberté pour une femme passe avant l’écrit ou l’oral par leur façon d’être – dans la société ce sont des héroïnes, donc : " Pas que féministes " - mais, en même temps, elles sont de vraies démocrates
Prétendre titrer " Comme ils font tous ", est un commentaire qui n’est pas sans rappeler la face sombre de ce militantisme « féministe » infantile qui on ne serait mieux dire est catastrophiquement contre-productif
En effet, c’est méconnaître l’ironie ou l’impertinence, un genre dont sont friands les grands auteurs car dans " Cosi fan tutte " c’est Despina la servante - une vraie féministe* 2 totalement indépendante qui convainc ses patronnes d’être aussi infidèles ainsi que le sont plus traditionnellement - les hommes
*2 - « De la part des hommes, des soldats, vous espérez de la fidélité ? Qu’on ne vous entende pas, de grâce ! »
« Payons, ô femmes, de la même monnaie cette race maléfique et impertinente ! Aimons par commodité, par vanité ! », chante-t-elle à ses patronnes
En 2018, il est plus que jamais évident de déconstruire les idéologies de la victimisation des femmes au même titre que l’urgente déconstruction des patriarcats sacralisés par la religion si l’on veut réussir pleinement, dans les plus brefs délais, l’égalité femmes-hommes - c’est notre responsabilité - CRAB -
Suite : Opéra et féminisme
http://laicite-moderne.blogspot.fr/2018/01/opera-et-feminisme.html
Suite 2 : Réaliser un féminisme libertin
http://laicite-moderne.blogspot.fr/2016/03/realiser-un-feminisme-libertin_16.html
J.......e B....n, vous me demandez : pourquoi avez-vous choisi le sacrifice d’Abraham, pour illustrer votre propos ?
J’ai pris pour sujet les religions abrahamiques, et ce qui est marquant pour chacune des trois religions c’est l’épreuve de la foi - que ce soit dans la Genèse un ordre de dieu, ce sacrifice la préfiguration de la crucifixion dans le Nouveau Testament quand dans le coran il ne s’agit plus d’un ordre divin, Abraham rêve qu’il va immoler son fils
Dans la Genèse et le coran dieu, au dernier moment, arrête la main d’Abraham, et dans le Nouveau Testament dieu n’intervient pas pour sauver son fils, mais ce ne sont pas ces différences qui m’intéresse - pas vraiment
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Le plus important est d’observer que c’est le fils de l’homme Abraham, un garçonnet ou un adolescent et un jeune homme fils d’un dieu masculinisé qui sont proposés à être sacrifiés parce que dans ces trois religions l’homme est donné supérieur à la femme
Dans cette scénographie misogyne le garçonnet ou l’adolescent est infiniment plus important que la fillette ou l’adolescente, c’est faire d’une pierre deux coups : montrer que la foi doit-être inébranlable puisque l’homme le chef de la femme, donc le chef de famille n’hésite pas à immoler ce qu’il a de plus cher, son fils - c’est ainsi que s’est construit la sacralisation des patriarcats pour asseoir la domination des hommes sur les femmes
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Si j’écris dieu sans mettre un D majuscule, c’est parce que le sus-nommé n’est rien de plus qu’une invention...
Mes meilleures salutations
Alors que l’invention du monothéisme s’était limitée à sacraliser la misogynie, la civilisation s’est fondée sur le mythe de Psyché et d’Éros
Psyché (Gr. Ψυχη) épouse d'Eros (Cupidon), est la personnification de l'âme représentée avec des ailes d'un papillon. Psyché est l'une des trois filles d'un roi, si belle que tous les habitants du royaume l'adoraient et qu'Aphrodite en était jalouse au point de vouloir tramer sa perte.
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Elle envoya Eros avec comme mission de lui inspirer l'amour pour l'être le plus hideux de la terre. Mais tel est pris (épris?) qui croyait prendre: Eros tombe lui aussi sous le charme de Psyché. Il demanda à Apollon de donner un oracle au roi lui prescrivant d'exposer sa fille sur un rocher. Là vêtue de noir, soumise, elle attend la venue du monstre mais c'est le souffle léger de Zéphyr qui l'emporte vers un palais mystérieux. Elle est la seule habitante de ce palais merveilleux où les portes sont ornées de pierres précieuses et où le dallage du sol est d'or pur.
Jamais elle ne peut voir le maître de céans mais il lui rend visite toutes les nuits, et lui promet que leur bonheur durera toujours, à la condition qu'elle ne cherche pas à voir le visage de son amant.
Mais les sœurs de Psyché la persuadent qu'elle est aimée d'un monstre. Une nuit, elle allume une lampe. Tandis qu'elle contemple avec ravissement la beauté de son amant, une goutte d'huile tombe sur lui. Il se réveille et s'enfuit, alors disparaît le palais enchanté.
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Commence pour Psyché une série d'épreuves, dont elle se tire grâce à l'appui secret d'Amour et la ténacité de son amour.
Chassée de toutes parts, elle arrive finalement dans la demeure de sa rivale : Aphrodite.
Cette dernière l'accable de mille tourments, la retient comme esclave et lui impose quatre épreuves réputées impossibles. Mais à chaque fois quelqu'un sera là pour l'aider.
Ainsi, elle trie des graines mélangées de toutes espèces à l'aide de fourmis,
elle rapporte la laine d'or de moutons féroces grâce à un roseau qui lui indique le bon chemin pour traverser la rivière
elle puise l'eau inaccessible du Styx avec l'aide de l'aigle de Zeus.
Pour la dernière épreuve, Psyché doit se rendre aux enfers demander à Perséphone un précieux flacon contenant une lotion de beauté; persuadée de ne pas pouvoir y parvenir elle est sur le point de se jeter du haut d'une tour quand la tour se met à lui parler et lui indique la marche à suivre; il lui est recommandé de ne pas l'ouvrir et de ne pas partager le repas de Perséphone.
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Normalement, nul mortel ne pouvait se rendre aux enfers sous peine d'être dévoré par son terrible gardien : Cerbère. Pour passer la porte des enfers sans dommage, Psyché donne au monstre un gâteau trempé dans du vin drogué qui l'endormit.
Elle n'avait pas oublié de prendre deux pièces de monnaie pour payer Charon à l'aller et au retour.
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Mais au retour alors que s'est bien passé, Psyché est à nouveau perdue par sa curiosité; elle débouche le flacon, une fumée noire se répand et se dépose sur son visage qui devient hideux. En se regardant dans un miroir Psyché s'évanouit. Cependant, Eros ne l'a pas oubliée, il l'éveille d'une piqûre de ses flèches et lui rend sa beauté première.
Enfin, Zeus intervient et Aphrodite pardonne:
Zeus accorde son pardon à Éros et convoque les dieux pour célébrer l'immortalité de Psyché et le mariage du couple.
Les jeunes mariés auront une fille : Hêdonê en grec ou Volupté pour les Romains. Fin de citation
Jean de LA FONTAINE (1621-1695)
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Les Amours de Psyché - Éloge de l'Amour
Tout l'Univers obéit à l'Amour ;
Belle Psyché, soumettez-lui votre âme.
Les autres dieux à ce dieu font la cour,
Et leur pouvoir est moins doux que sa flamme.
Des jeunes coeurs c'est le suprême bien
Aimez, aimez ; tout le reste n'est rien.
Sans cet Amour, tant d'objets ravissants,
Lambris dorés, bois, jardins, et fontaines,
N'ont point d'appâts qui ne soient languissants,
Et leurs plaisirs sont moins doux que ses peines.
Des jeunes coeurs c'est le suprême bien
Aimez, aimez ; tout le reste n'est rien.
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Les Amours de Psyché - Éloge de la Volupté
Ô douce Volupté, sans qui, dès notre enfance,
Le vivre et le mourir nous deviendraient égaux ;
Aimant universel de tous les animaux,
Que tu sais attirer avecque violence !
Par toi tout se meut ici-bas.
C'est pour toi, c'est pour tes appâts,
Que nous courons après la peine :
Il n'est soldat, ni capitaine,
Ni ministre d'État, ni prince, ni sujet,
Qui ne t'ait pour unique objet.
Nous autres nourrissons, si pour fruit de nos veilles
Un bruit délicieux ne charmait nos oreilles,
Si nous ne nous sentions chatouillés de ce son,
Ferions-nous un mot de chanson ?
Ce qu'on appelle gloire en termes magnifiques,
Ce qui servait de prix dans les jeux olympiques,
N'est que toi proprement, divine Volupté.
Et le plaisir des sens n'est-il de rien compté ?
Pour quoi sont faits les dons de Flore,
Le Soleil couchant et l'Aurore,
Pomone et ses mets délicats,
Bacchus, l'âme des bons repas,
Les forêts, les eaux, les prairies,
Mères des douces rêveries ?
Pour quoi tant de beaux arts, qui tous sont tes enfants ?
Mais pour quoi les Chloris aux appâts triomphants,
Que pour maintenir ton commerce ?
J'entends innocemment : sur son propre désir
Quelque rigueur que l'on exerce,
Encore y prend-on du plaisir.
Volupté, Volupté, qui fus jadis maîtresse
Du plus bel esprit de la Grèce,
Ne me dédaigne pas, viens-t'en loger chez moi ;
Tu n'y seras pas sans emploi.
J'aime le jeu, l'amour, les livres, la musique,
La ville et la campagne, enfin tout ; il n'est rien
Qui ne me soit souverain bien,
Jusqu'au sombre plaisir d'un coeur mélancolique.
Viens donc ; et de ce bien, ô douce Volupté,
Veux-tu savoir au vrai la mesure certaine ?
Il m'en faut tout au moins un siècle bien compté ;
Car trente ans, ce n'est pas la peine.
Jean de LA FONTAINE (1621-1695)